THESEUS:Innovative technologies for safer European coasts in a changing climate

Un programme pour mieux protéger les zones côtières

By Pauline Fréour, Le Figaro

Les énormes vagues qui ont frappé la Côte d’Azur soulignent une fois de plus les dangers encourus sur certains littoraux. Le programme européen Theseus doit aider à trouver des pistes concrètes pour protéger les populations de la montée des eaux.

Le 28 février, la tempête Xynthia faisait 51 morts sur la côté atlantique française, souvent noyés dans leurs maisons basses typiques de la Vendée et de la Charente. Mardi, c’est Cannes et Nice qui ont été frappées par des vagues d’au moins six mètres de haut. La plupart des restaurants de plage ont été détruits. Partout en Europe, la densification de la population sur le littoral – le nombre d’habitants a plus que doublé en 50 ans accroît les risques liés à l’inéluctable montée du niveau de la mer.

Pour anticiper les conséquences du changement climatique et mieux protéger ses 170 000 km de côtes, l’Union européenne a lancé en décembre Theseus, un vaste programme scientifique financé à hauteur de 6,5 millions d’euros. Trente et un instituts européens vont passer à la loupe huit régions particulièrement fragiles, dont l’estuaire de la Gironde, pendant quatre ans, dans l’objectif de pouvoir livrer aux acteurs locaux des outils concrets pour limiter les dégâts liés à l’érosion et à la montée des eaux. Selon une étude de l’Union européenne, une bonne préparation de la population et des infrastructures permettrait de diviser par quatre le coût des dégâts qui ne manqueront pas de se produire si l’on n’agit pas à temps.

Un logiciel pour gérer les évacuations
Directeur scientifique du Centre d’études techniques maritimes et fluviales, un service du ministère de l’Ecologie, Philippe Sergent étudie ainsi pour Theseus les modifications à apporter aux digues pour résister à une mer plus haute et potentiellement plus forte. «Pour une montée des eaux d’1 mètre d’ici 2100 c’est le pire scénario envisagé il faudra sans doute les surélever de deux mètres».

Au-delà des ouvrages côtiers proprement dits, son équipe va également collecter des données pour l’élaboration d’un logiciel destiné à aider les acteurs locaux à organiser l’évacuation des populations en cas de besoin. «Suivant l’ampleur du phénomène constaté, il guidera les autorités locales sur la marche à suivre. Il permettra par exemple de gérer le relogement des populations et de réguler la circulation en tenant compte des routes fermées. Autant de choses qui auraient pu être utiles dans le cas de Xynthia», explique-t-il.

Impliquer les populations
Jean-Paul Vanderlinden, professeur de sciences économiques à l’Université de Versailles St-Quentin-en-Yvelines, expert des milieux côtiers, travaille à des recommandations qui accompagneront le logiciel. L’objectif : aider les collectivités locales à bien communiquer auprès de la population, pour que celle-ci comprenne bien l’ampleur de la menace. «Lorsque l’on révèle un danger trop grand aux gens, on se rend compte qu’ils deviennent «sourds» aux avertissements. Pour éviter cela, les riverains doivent être impliqués activement à l’identification du risque et à l’aménagement du territoire», explique-t-il.

De fait, quand une population est bien informée, les risques diminuent. A ce titre, Venise, ville coutumière des inondations, offre un exemple intéressant. «Des recherches en cours montrent que les gens sont tellement habitués que le coût des dégâts est désormais presque nul. Les Vénitiens savent comment réagir, leurs maisons sont adaptées et ils ne se laissent pas surprendre», souligne Jean-Paul Vanderlinden. L’enjeu est d’autant plus important qu’il est lié à la notion de responsabilité. Car quand un lotissement est construit dans une zone identifiée comme étant à risque, qui doit payer : l’Etat, les collectivités territoriales, le promoteur, les riverains ?

L’exemple de Nice montre par ailleurs que la France a encore des progrès à faire en termes d’avertissement de la population, estime Philippe Sergent. «Dans ce cas précis, on aurait sans doute pu limiter l’ampleur des destructions puisque l’alerte avait bien été donnée par Météo France, estime-t-il. Mais il semble que la gravité du phénomène n’ait pas été saisie, par les restaurateurs notamment.» Selon, lui, il serait sans doute judicieux d’aligner le système d’alerte de franchissement maritime sur celui déjà en place pour les inondations fluviales, qui fonctionne bien. «Un service spécialisé de prévisions à été mis en place il y a quelques années et il permet d’avertir le grand public des risque de crues, par le biais de la météo à la télévision par exemple».

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THESEUS, Innovative technologies for safer European coasts in a changing climate: THESEUS

THESEUS (Innovative technologies for safer European coasts in a changing climate) is the largest Integrated Project funded by the European Commission (6,530,000 €) and consists of 31 partner institutes. The project will develop during the next four years a systematic approach to deliver both a low-risk coast for human use and healthy coastal habitats for evolving coastal zones subjected to multiple factors.

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